
DOMIAL : L’exigence de la qualité
Entretien avec Damien Tourneur, Directeur Général de Domial
Vous avez siégé dans des commissions d’examen. Pouvez-vous partager votre retour d’expérience ?
Avant d’y participer, je n’imaginais pas l’ampleur de l’engagement et du travail fourni par toutes les parties prenantes. Ces commissions ne se limitent pas à une instruction administrative : elles impliquent les entreprises, les maîtres d’ouvrage, les experts… J’ai été impressionné par le niveau d’exigence et par la technicité qui est réellement évaluée. C’est un gage de sérieux et de confiance pour un maître d’ouvrage.
Journaliste : Concrètement, en quoi ces commissions sont-elles utiles ?
Damien Tourneur : Leur rôle est essentiel. Elles permettent un véritable débat, où chaque point de vue est respecté. L’objectif n’est pas d’« agréer à tout prix », mais de garantir un juste équilibre : donner leur chance à de nouveaux entrants, tout en restant exigeant avec les entreprises déjà qualifiées. La qualification n’est jamais acquise définitivement : elle suppose une démarche continue de progrès et de rigueur.
Domial a signé un partenariat avec Qualibat il y a près d’un an. Pourquoi cette démarche ?
J’ai constaté que, dans le monde du logement social, Qualibat et le travail des commissions étaient peu connus. Même mes équipes n’en avaient pas conscience. L’idée a donc été d’embarquer tout le collectif, pas seulement le service marchés, afin que chacun comprenne l’intérêt de Qualibat. Ce partenariat s’est construit de façon collaborative, avec beaucoup de pédagogie, pour que Qualibat ne soit pas vu comme une contrainte mais comme une chance.
Journaliste : Quels bénéfices concrets en retirez-vous ?
Damien Tourneur : Deux principaux. D’abord, en interne, cela structure notre démarche qualité, avec un pôle dédié créé en janvier. Pour nous, la qualité, c’est « être bons à tous les coups, du premier coup ». Ensuite, en externe, Qualibat nous permet de mieux identifier les entreprises locales, souvent artisanales, adaptées à nos marchés de taille moyenne. Domial gère 14 000 logements répartis dans 245 communes d’Alsace, avec des projets allant de 20 000 à 200 000 euros. Nous avons besoin d’un tissu d’entreprises qualifiées, proches du terrain.
Quels sont vos enjeux pour l’avenir avec Qualibat et les entreprises qualifiées ?
Nous travaillons sur la réhabilitation en site occupé, qui exige un vrai savoir-faire technique et une attention particulière au cadre de vie des habitants. Qualibat joue aussi un rôle de tiers de confiance : en cas de difficultés, nous pouvons déclencher des audits, ce qui contribue à maintenir le niveau d’exigence. C’est essentiel pour la crédibilité du label.
Pouvez-vous nous citer un chantier emblématique ?
Oui, la réhabilitation d’un immeuble du XIXe siècle à Strasbourg, l’ancienne Chambre des Comptes, transformée en une soixantaine de logements. C’était un chantier complexe, impliquant de nombreux corps de métier spécialisés. Nous avons parfois eu du mal à trouver les entreprises, mais ce projet illustre bien la diversité de notre patrimoine, qui va des bâtiments historiques aux constructions contemporaines.
Un dernier mot ?
Je crois qu’un objectif commun peut rassembler tous les professionnels : l’amour du travail bien fait. Qualibat et ses commissions créent un espace de rencontre et de dialogue. Ce que nous construisons ou rénovons restera bien après nous : c’est notre responsabilité, et c’est ce qui donne du sens à notre action.